Un très bon film , une vraie petite perle de 1968, époque où la créativité était à son apogée ressort des limbes le 06 novembre de 1968.Ce film de Robert Benayoun est un bijou,et dévoile tout ce qui semblait simple à l’époque et parait aujourd’hui très rare : je veux parler du style, de la liberté, que l’on ne voit plus guère au cinéma.
Rarement Paris a été aussi bien filmé. La caméra prend son temps et les plus beaux endroits de la capitale sont visités par ce poète désabusé et sont filmés avec tendresse et délicatesse. Oui, Paris existe et le titre du film donne toute son ambiguïté au film.
Si “Paris n’existe pas” pose des questions intéressantes sur l’art et la place de l’artiste dans la cité, le film traite avant tout du temps et de notre appréciation de la réalité à l’instar de la question d’Angéla à Simon : “Qu’est-ce qu’il vaut mieux voir, le pont Alexandre ou ce qu’il nous cache” ou des jolies tirades de Laurent (Gainsbourg) “Tu sais, on a jamais su exactement ce qui sépare le passé de l’avenir (…) Le temps est une spirale, une succession infinie de séries que nous combinons à notre guise. Dans nos rêves par exemple (…) »
On ressent dans ce film toute l’ébullition artistique de l’été 68 et Benayoun nous livre 93 minutes de pellicule habilement tournées et montées, un voyage au sens “trip” du terme où rêve et imagination prennent toute leur place : indispensable.
Distribution : Richard Leduc (Simon), Danièle Gaubert (Angela), Serge Gainsbourg (Laurent), Monique Lejeune (Félicienne), Henri Déus (Philibert), Jean Lescot (Guy) et Gregory Chmara, Denise Péron, Sonia Saviange, Madeleine Damien, Denis Berry, Ren Villiers, Roger Lumont, Maurice Bénichou, Christian Van Cau, François Valorbe, Douglas Read, Jacques Blot, Jean Pommier, Robert Benayoun.
« Paris n’existe pas » 1969 : Sélection Cannes (semaine de la critique) et San Francisco, mention spéciale à Locarno